Investir pour un monde plus humain

 
 
Ethique et Investissement Investir pour un monde plus humain
 
 
 
 
 

Difficile choix que celui de désinvestir des énergies fossiles Actualités Tensions croissantes autour de l’entrée en vigueur du CETA en France

ETATS  GENERAUX  DE  L’ALIMENTATION :  l’espoir  d’une  avancée  pour  les  producteurs et les consommateurs ?
 

L’étape des états généraux de l’alimentation qui s’est tenue durant la semaine du 10 octobre fait particulièrement écho aux conclusions que nous avions tirées de notre colloque du 14 avril 2016 sur l’éthique de l’investissement dans l’agro-industrie.

En effet, nous avions souligné chez les industriels de l’alimentation l’émergence positive, mais encore insuffisante, d’initiatives ponctuelles en vue d’une production plus responsable sur le plan environnemental et sur le plan social (limitation des produits chimiques, relation économiquement équilibrée avec des producteurs de qualité). Nous avions observé que l’extension de ce mouvement reposait aussi sur l’implication des pouvoirs publics et l’adhésion active des consommateurs qu’il faut informer et éduquer à l’idée d’accepter un prix parfois plus cher pour une consommation plus responsable répondant cumulativement  aux intérêts propres de chaque partie prenante (revenus suffisant pour les producteurs, alimentation plus saine pour les consommateurs).

 

Dans le principe, on ne peut donc que se réjouir de ces états généraux dont l’objectif est de remédier durablement à la baisse des revenus des professions agricoles par une répartition plus équitable de la valeur entre les différents acteurs de la chaine (producteurs, transformateurs, intermédiaires divers, distributeurs) tout en favorisant une production alimentaire plus durable, plus saine  et financièrement accessible à tous.

Les mesures techniques (reconstruction des prix à partir des coûts de production, contractualisation pluriannuelle, relèvement du seuil de vente à perte…) issues de ces états généraux et dont la mise en place par les pouvoirs publics est souhaitée pour 2018, devraient renforcer les  initiatives volontaires existant déjà.

 

Voilà qui  inspire toutefois deux réflexions :

-Comment cela va-t-il s’articuler avec la mise en œuvre (à titre provisoire !) du CETA qui va exactement dans le sens inverse ? (cf. ComEcoFi n°7 sept 2017)

-Le comportement du consommateur est déterminant dans le succès des mesures envisagées car ce dernier situé en fin de chaine, échappe à toute réglementation et s’est habitué aux prix « discount » des grandes surfaces.

 Certes motivé par la perspective d’une alimentation de meilleure qualité, il est freiné, d’une part, par sa méfiance sur la fiabilité des produits au vu des récents scandales alimentaires et, d’autre part, par son pouvoir d’achat mis à mal par l’inévitable augmentation de prix « justifiée » par des modes de production plus responsables.

Cela ravive incidemment le débat sur les excessives disparités de salaires dans cette filière, que nous examinerons lors de notre colloque d’avril 2018. Cela pose aussi la question des accompagnements fiscaux qui pourrait prendre, par exemple, la forme d’un taux de TVA plus bas sur les produits alimentaires responsables.

Parallèlement, comme nous l’avions mentionné dans notre colloque du 14 avril 2016, il faut faire adhérer le consommateur aux impacts sociaux et environnementaux de sa consommation. Des organismes préconisent l’adoption d’un label RSE propre à l’agriculture qui serait à la fois environnemental et social.

 

Agathe DAVID, chargée de mission

agathe.david@ethinvest.asso.fr

 

Retour