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Difficile choix que celui de désinvestir des énergies fossiles
 

Le 3 octobre dernier,  40 nouvelles institutions catholiques ont annoncé le retrait de leurs investissements dans les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) venant ainsi rejoindre le mouvement mondial  qui avait commencé en octobre 2015. Il est certain que l’exploitation des énergies fossiles, responsable d’environ 70% des émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique, doit être drastiquement restreinte et remplacée par des énergies renouvelables et une transformation générale de notre modèle de  société.

 

La position à adopter quant au  financement  des entreprises productrices d’énergies fossiles est pour autant loin d’être simple.

N’y a-t-il pas une contradiction à sortir, par conviction, ses actifs du secteur des énergies fossiles tout en continuant inévitablement d’en être un utilisateur régulier. Personne aujourd’hui ne peut vivre dans notre modèle de société sans consommer directement ou indirectement des matières fossiles.

 

Par ailleurs, le désinvestissement n’exerce pas une véritable pression économique sur les entreprises du secteur parce que les montants désinvestis à ce jour ne représenteraient que 2% de la capitalisation du secteur qui n’aura pas de mal à trouver d’autres financeurs. Afin de donner au désinvestissement une portée économique, il faudrait que les fonds désinvestis soient réinvestis dans les énergies  renouvelables ce qui semble n’être le cas qu’à hauteur de 30%. Pour aller jusqu’au bout du raisonnement, il faudrait cesser d’investir dans l’ensemble des entreprises utilisatrices d’énergie ou de produits  fossiles (productions de dérivés du pétrole).

 

Le choix du désinvestissement est donc avant tout un acte politique militant destiné à lancer un signal aux entreprises, aux institutions financières ainsi qu’aux gouvernements et à l’opinion publique.  Et cela est utile.

 

Mais il y a aussi de bonnes raisons de rester investi dans le secteur des énergies fossiles pour en accompagner la nécessaire mutation, comme E&I a choisi de le faire pour le fonds NS50.

En effet, être actionnaire c’est avoir un droit de vote et d’interpellation aux AG. Cela a du sens de se regrouper entre actionnaires responsables pour dialoguer et peser sur la conduite d’une véritable transition énergétique  qui ne consiste pas seulement à céder  ses activités polluantes à d’autres. Rester actionnaire, c’est également éviter que d’autres actionnaires, peu concernés par les enjeux écologiques et sociétaux du secteur, ne rachètent les actions cédées avec un objectif de rentabilité à court terme.

 

La position adoptée par E&I est complémentaire de celle adoptée par les institutions qui ont choisi de désinvestir car il faut sans doute aborder la transition énergétique par plusieurs angles à la fois.

 

Agathe DAVID, chargée de mission

agathe.david@ethinvest.asso.fr

 

 

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